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[récit de jeunesse]Admission dans mon premier clan

 
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Alwan
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MessagePosté le: Lun 24 Déc - 20:12 (2007)    Sujet du message: [récit de jeunesse]Admission dans mon premier clan Répondre en citant

La porte de la taverne s’ouvrit à la volée, écrasant au passage un mendiant et toute une portée de ragondins en villégiature ; j’entrai dans la taverne, baissant la tête pour éviter l’écriteau branlant « armes interdites », qui tentait probablement de se libérer du dernier clou qui le retenait, tant son inutilité devait lui peser.

-Tavernier ! Une tournée générale !
À ce cri, de nombreuses clameurs montèrent de la salle qui sembla se remplir encore davantage malgré son encombrement déjà avancé. Il faut dire que la perspective d’un verre gratuit semble accomplir plus de miracles que les mages de la croix d’argent, ces derniers temps. À coups de coudes, je réussis à me frayer un chemin jusqu’au comptoir.
-Alors, étranger, commença le tavernier, c’est vous qui payez la tournée ? Vous allez vous faire des amis, à ce rythme, ajouta t il avec un sourire.
-Je fête un évènement particulier ; j’ai été admis chez Les Sacrés, après de longues palabres ; c’est un grand moment pour moi, ça vaut bien quelques verres et une bonne fête.
-Les Sacrés ? Les Sacrés du Ciel, c’est bien eux ? Intervint un homme accoudé à côté de moi, qui était resté à siroter sa Geuze barbaresque ; une belle bande de vauriens, c’est moi qui vous le dit ! Ils ont ravagé une auberge à leur dernier raid en ville, sous prétexte qu’ils ne servaient pas de jus d’abricot …
-Certes, m’enfin on ne plaisante pas avec l’abricot, lui fis-je remarquer.
-Dites- moi, quel est votre nom, j’ai l’impression … d’avoir entendu parler de vous.
Ravi de trouver enfin quelqu'un qui avait eu vent de mes exploits nombreux et variés, je lui annonçai fièrement :
-On me nomme Alwan ! Et, quelque peu étonné par le vif intérêt soulevé par mon identité chez cet homme, je remarquai le tabard des gardes de la ville qu’il portait sous sa cotte de mailles…
-Alors c’est donc toi la crapule recherchée par le capitaine ! s’exclama t il.
-Mais … pourquoi ça ? répliquais-je en pensant qu’il n’avait pas pu entendre parler de cette histoire de vodka volée. Je n’ai rien fait, assassiné personne … Enfin, sauf en légitime défense, bien sûr, le type de l’autre soir avait insulté mes bottes, et …
-Chien ! Le capitaine veut ta tête, tu t’es introduit dans sa demeure et tu as déshonoré sa fille !
-Ah, ça, dis-je en souriant au souvenir de cette jouvencelle. Je ne me suis pas introduit par effraction, c’est elle qui m’a ouvert la porte de derrière …
-Gaaaaaaaaardes ! Beugla t-il. Le capitaine offre 20 écus et une promotion de sergent à celui qui lui ramènera cet homme !
Et comme un seul homme, une bonne vingtaine de soldats de la garde se levèrent d’un bond et confluèrent vers le bar. Pourquoi faut-il toujours que je tombe sur les bars à soldats ?
Le garde qui m’avait apostrophé tira son épée et la brandit, clamant
-Rends-toi et tu auras peut-être la vie sauve !

Me détournant une seconde, je contemplai mon verre d’un oeil las, et, m’adressant avec conviction à ma chope :

-Pourquoi ne peut-on jamais finir son jus d’abricot tranquillement ?
Et d’un large mouvement du bras, je projetai un tonnelet de bière qui traînait par là sur le sergent de la garde, tout occupé à meugler son ultimatum. Le tonnelet se fracassa sur sa tête, le projetant sur la table la plus proche et déclenchant un concert de protestation contre un tel gaspillage. J’ai toujours dit que la bière était plus forte que l’épée. Il restait, il faut dire, une bonne quinzaine de gardes qui allaient finir par arriver jusqu’au comptoir, malgré la foule compacte. Je sautai sur le comptoir et couru jusqu’à une fenêtre que je franchis prestement, déclenchant une pluie d’éclats dans une ruelle de biceps city. Plutôt content de ma fuite, je reculai de quelques pas, et contemplai l’auberge surchargée, dont sortit un garde, puis deux, et un troisième, dans un souci de ne pas faire mentir un quelconque dicton, le suivit. Encore un peu d’exercice ; je me lançai dans la ruelle à pleine vitesse, suivi par les représentants de la loi les plus zélés ou les plus avides. Un carreau d’arbalète siffla puis se planta dans un toit de chaume
-Mais puisque je vous dis qu’elle était consentannnnnnnnnnnnnte ! Criai-je tout en évitant les croche-pieds de mendiants un peu trop joueurs. Je devrais rejoindre la forteresse des Sacrés, j’y serais en sécurité, pensai-je dans ma course. Voyons, où se trouve-t-elle … Hotaru me la dit, j’en suis sûr ; dans une taverne ? non, trop évident … une maison close ? Mmmmmh, non plus, il m’avait dit qu’il y faisait froid …
Ah, oui, sur Dusso !

A quelques centaines de kilomètres, donc.

Hum, quel était mon plan B, me demandais-je en ignorant les insultes et les porte-clés blobs que me lançaient mes poursuivants.
Je débouchai soudainement sur une grande place, où se tenait un marché vaste et braillard. De nombreux clients naviguaient entre les étals chargés de marchandises d’ici et d’ailleurs, de fraîcheur plus ou moins douteuse et d’un prix à toute épreuve, d’après le concert d’annonces auquel se livraient les marchants du coin. Tournant brusquement au détour d’un étal, je m’adressai vivement au vendeur

-Colporteur, tu vas accomplir la meilleure action de ta journée !
-Oh, mais je sens que vous avez une tête à acheter une superbe pastè... *WHACK* Tout à son baratin, il n’avait pas vu arriver un crochet du droit qui l’expédia dans son stock de pastèques exotiques. Lui chapardant son large chapeau de paille, je me mis à crier :
-Pastèèèèèèèèèques en soldes, achetez mes pastèèèèèèèques !

Je réussis ainsi à me débarrasser de ces gardes encombrants, jusqu’à la prochaine rencontre ; Juste à temps : j’allais être en retard au rendez-vous d’une charmante pucelle ; jolie, ah ça, autant que vous voudrez, mais un peu trop imaginative, parfois … Prétendre qu’elle est la nièce de l’Archimage Suprême de la Tour de Pouvoir, quand même …
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